Il était plus de 21h, la journée avait été harassante au lycée, elle s’occupait des khâgnes, c’était la période des conseils de classes et comme tout ce qu’elle faisait, Mona s’y était jetée sans compter.
Elle s’était retranchée dans le travail comme un rempart à l’addiction qui montait dangereusement depuis quelques semaines.
Elle s’était retranchée dans le travail comme un rempart à l’addiction qui montait dangereusement depuis quelques semaines.
En discutant avec Emilie, au cours de son déjeuner hebdo, elle avait conclu que tout ça était allé très vite. Trop vite ! Après tout, elle ne connaissait rien de cet homme et elle avait plongé d’un coup.
Elle allait encore se bruler les ailes.
Alors, elles avaient décidé de le tester un peu.
A son tour, Mona garderait ce silence dans lequel il avait si bien su la malmener à plusieurs reprises.
Du coup, elle ne lui avait envoyé aucun message jusqu’à ce qu'il lui écrive mardi, après 4 jours sans interagir. Dans ce mail, il lui suggérait de prendre une photo d’elle en tenue d’Eve sur son lieu de travail. (ben voyons !) Elle n’avait pas répondu.
Il avait fini par envoyer un texto qui disait : « tout va bien ? Mona » .
Dans le mille, le loup sortait du bois et montrait des signes d’inquiétude. A moins que ce ne soit de dépendance, s’était-elle dit avec un large sourire.
Elle avait pris tout son temps avant de lui répondre un « Parfaitement bien ! Travail et sport ! on ne peut être plus sage 😋 » dont elle assumait le caractère détaché et laconique.
Elle avait pris tout son temps avant de lui répondre un « Parfaitement bien ! Travail et sport ! on ne peut être plus sage 😋 » dont elle assumait le caractère détaché et laconique.
Ce texto n’appelait aucune réponse mais elle avait reçu en retour un selfie de l’intéressé dans une tenue néoprène et sur un spot de kitesurf, il avait titré : « il y a du vent, je vais m’envoyer en l’air ! ». (Très drôle!)
En guise de réponse elle ne lui avait envoyé qu’un " 👍 " pour manifester une approbation détachée. (Mona t’exagère).
S’en étaient suivis deux jours de silence et une nuit où, pour attraper le sommeil, elle s’était livrée à une séance de masturbation en se repassant les images de ce pinceau brulant qui l’avait liquéfiée.
Et ce soir, elle se pose enfin avec ce bouquin de Murakami et une infusion qui répand une odeur de fruits rouges dans tout le séjour.
En attendant la notification sonore, elle jette un œil sur son Mac qui vient de lui signaler l’arrivée d’un mail. C’est lui !
En attendant la notification sonore, elle jette un œil sur son Mac qui vient de lui signaler l’arrivée d’un mail. C’est lui !
Mona
La nuit est là et je dérive dans ton absence et ses abysses, happé par l’amer et le spleen où je glisse.
C’est étrange de regarder les étoiles, on est pris de vertiges, la contemplation du ciel décante l’inutile et nous dépouillent du superficiel, on flotte, si insignifiant dans l’absurdité de tout ça.
La nuit est là et je dérive dans ton absence et ses abysses, happé par l’amer et le spleen où je glisse.
C’est étrange de regarder les étoiles, on est pris de vertiges, la contemplation du ciel décante l’inutile et nous dépouillent du superficiel, on flotte, si insignifiant dans l’absurdité de tout ça.
Ce monde est bien étrange, on y est jeté sans raison. Nous ne sommes que quelques poussières d’étoiles diluées dans un peu d’eau, si éphémères et pathétiques. On passe comme des éclairs dans les années lumières.
Et si donner un sens à tout ça, c’était de mettre ma main dans la tienne et glisser mes lèvres dans ton cou. Aimer, être aimé, infiniment, un jour, une heure, quelques secondes, m’enivrer de toi, dériver pour toujours sur ton corps comme une ile. Un sanctuaire.
Chère inconnue,
Je ne connais presque rien de vous et vous ne connaissez presque rien de moi, mais nous pouvons nous aimer si fort, l’un contre l’autre. Risquer de tout perdre en échange de quelques précieuses heures d’éternité.
Je vous imposerai l’impensable et vous accepterez beaucoup plus, je vous montrerai les démons que je cache et vous les ferez taire d’un sourire, je vous révèlerai mes plaies pour que votre peau les soigne et les cicatrise.
Et si vous m’accueillez ainsi, si dans mes ténèbres vous vous allongez dans l’herbe à mes côtés, si votre main se pose dans la mienne malgré tout ce que je vous dévoile,
C’est que vous m’aimez comme je suis ; imparfait, enfantin, mélancolique et tourmenté. Un petit roi soleil dans un château de rien.
Vous m’aimez comme je vous aime, enivrée comme je le suis de vous.
Et nous roulerons ensemble, l’un contre l’autre, lancés comme deux dés sur les sentiers du hasard.
Aimer, être aimé, infiniment, un jour, une heure, quelques secondes.
M’enivrer de vous si fort, si loin comme pour oublier que tout ça a une fin.
Mona, viens.
Et si vous m’accueillez ainsi, si dans mes ténèbres vous vous allongez dans l’herbe à mes côtés, si votre main se pose dans la mienne malgré tout ce que je vous dévoile,
C’est que vous m’aimez comme je suis ; imparfait, enfantin, mélancolique et tourmenté. Un petit roi soleil dans un château de rien.
Vous m’aimez comme je vous aime, enivrée comme je le suis de vous.
Et nous roulerons ensemble, l’un contre l’autre, lancés comme deux dés sur les sentiers du hasard.
Aimer, être aimé, infiniment, un jour, une heure, quelques secondes.
M’enivrer de vous si fort, si loin comme pour oublier que tout ça a une fin.
Mona, viens.
Viens, prendre le large...
Elle se dit qu’elle prendrait le temps de lui répondre demain, pourtant sa main fouille déjà sa poche pour y trouver les clés de sa Fiat 500...