mercredi 29 septembre 2021

Mona Story épisode 26 - Aimer et être Aimé


Il était plus de 21h, la journée avait été harassante au lycée, elle s’occupait des khâgnes, c’était la période des conseils de classes et comme tout ce qu’elle faisait, Mona s’y était jetée sans compter.
Elle s’était retranchée dans le travail comme un rempart à l’addiction qui montait dangereusement depuis quelques semaines. 

En discutant avec Emilie, au cours de son déjeuner hebdo, elle avait conclu que tout ça était allé très vite. Trop vite ! Après tout, elle ne connaissait rien de cet homme et elle avait plongé d’un coup. 
Elle allait encore se bruler les ailes. 
Alors, elles avaient décidé de le tester un peu. 
A son tour, Mona garderait ce silence dans lequel il avait si bien su la malmener à plusieurs reprises. 
Du coup, elle ne lui avait envoyé aucun message jusqu’à ce qu'il lui écrive mardi, après 4 jours sans interagir. Dans ce mail, il lui suggérait de prendre une photo d’elle en tenue d’Eve sur son lieu de travail. (ben voyons !) Elle n’avait pas répondu.
Il avait fini par envoyer un texto qui disait : « tout va bien ? Mona » .  
Dans le mille, le loup sortait du bois et montrait des signes d’inquiétude. A moins que ce ne soit de dépendance, s’était-elle dit avec un large sourire.
Elle avait pris tout son temps avant de lui répondre un « Parfaitement bien ! Travail et sport ! on ne peut être plus sage 😋 » dont elle assumait le caractère détaché et laconique.  
Ce texto n’appelait aucune réponse mais elle avait reçu en retour un selfie de l’intéressé dans une tenue néoprène et sur un spot de kitesurf, il avait titré : « il y a du vent, je vais m’envoyer en l’air ! ». (Très drôle!)
En guise de réponse elle ne lui avait envoyé qu’un " 👍 " pour manifester une approbation détachée. (Mona t’exagère). 
S’en étaient suivis deux jours de silence et une nuit où, pour attraper le sommeil, elle s’était livrée à une séance de masturbation en se repassant les images de ce pinceau brulant qui l’avait liquéfiée.

Et ce soir, elle se pose enfin avec ce bouquin de Murakami et une infusion qui répand une odeur de fruits rouges dans tout le séjour. 
En attendant la notification sonore, elle jette un œil sur son Mac qui vient de lui signaler l’arrivée d’un mail. C’est lui !

Mona
La nuit est là et je dérive dans ton absence et ses abysses, happé par l’amer et le spleen où je glisse. 
C’est étrange de regarder les étoiles, on est pris de vertiges, la contemplation du ciel décante l’inutile et nous dépouillent du superficiel, on flotte, si insignifiant dans l’absurdité de tout ça.
Ce monde est bien étrange, on y est jeté sans raison. Nous ne sommes que quelques poussières d’étoiles diluées dans un peu d’eau, si éphémères et pathétiques. On passe comme des éclairs dans les années lumières.  
Et si donner un sens à tout ça, c’était de mettre ma main dans la tienne et glisser mes lèvres dans ton cou. Aimer, être aimé, infiniment, un jour, une heure, quelques secondes, m’enivrer de toi, dériver pour toujours sur ton corps comme une ile. Un sanctuaire.

Chère inconnue,
Je ne connais presque rien de vous et vous ne connaissez presque rien de moi, mais nous pouvons nous aimer si fort, l’un contre l’autre. Risquer de tout perdre en échange de quelques précieuses heures d’éternité.
Je vous imposerai l’impensable et vous accepterez beaucoup plus, je vous montrerai les démons que je cache et vous les ferez taire d’un sourire, je vous révèlerai mes plaies pour que votre peau les soigne et les cicatrise.
Et si vous m’accueillez ainsi, si dans mes ténèbres vous vous allongez dans l’herbe à mes côtés, si votre main se pose dans la mienne malgré tout ce que je vous dévoile, 
C’est que vous m’aimez comme je suis ; imparfait, enfantin, mélancolique et tourmenté. Un petit roi soleil dans un château de rien.
Vous m’aimez comme je vous aime, enivrée comme je le suis de vous.
Et nous roulerons ensemble, l’un contre l’autre, lancés comme deux dés sur les sentiers du hasard.
Aimer, être aimé, infiniment, un jour, une heure, quelques secondes. 
M’enivrer de vous si fort, si loin comme pour oublier que tout ça a une fin.
Mona, viens.
Viens, prendre le large...

Elle se dit qu’elle prendrait le temps de lui répondre demain, pourtant sa main fouille déjà sa poche pour y trouver les clés de sa Fiat 500...



mercredi 22 septembre 2021

Mona Story épisode 25 - Le Loup pyromane


Je le suis à 4 pattes, comme une petite chose attachée à une laisse invisible et pourtant si présente. 

J’avance du mieux que je peux vers la table où il attend sans rien dire avec son petit sourire. 
Mes genoux me font mal mais je m’applique en essayant de maintenir une démarche souple malgré les grandes dalles dures du sol. Les yeux cachés dans ma chevelure, je fixe ses bottines pour éviter de croiser son regard observateur. 

Une fois contre lui, je m’immobilise.
Il ne bouge pas et le temps s’étire en me laissant à ses pieds.
(Qu’attend-t-il ?) il semble étudier un flacon qu’il vient d’extraire d’un suremballage en carton.
Et moi, je suis là, avec mes regards en coin, comme un petit animal qui mendie de l’attention. 
« Je mouille Monsieur » (lui dire quand je suis excitée).
Aucune réponse.
Pour soulager mes genoux, je bascule doucement sur les fesses, l’air de rien, mais il m’attrape aussitôt par les cheveux qu’il tire à deux reprises en faisant claquer sa langue en guise de désapprobation.

Alors je reprends ma position de petite chienne bien dressée jusqu’à ce qu’il m’empoigne enfin par les cheveux et me tire sur la table haute d’où je domine le séjour et une vue panoramique à travers les grandes baie vitrées.

Là, il me manipule comme un jouet, m’allonge cuisses ouvertes sur le dos et me fait maintenir les jambes repliées contre le torse, les mains autour des cuisses.
J’ai honte dans cette position. Honte d’être exposée sans rien dire, honte de le laisser décider pour moi et de lui exhiber mon sexe et le trou de mes fesses que cette position expose.
Et lui, pour profiter un peu plus de la situation, il attrape une chaise pour s’y asseoir, la tête entre mes cuisses, et une lampe dont il ajuste le puissant faisceau lumineux, faisant de tout ce que je cache d’habitude, l’objet d’un indécent son et lumière.

Et puis il pose un doigt sur ma bouche en me faisant un « chuuuuttt » infantilisant et me glisse dans l’oreille de ne pas bouger pour éviter la morsure de la ceinture qu’il me place en travers de la bouche, comme un mors.

(Ne pas bouger, ne rien dire, ne rien montrer, ne pas couler. Je tourne en boucle sur ce mantra.)

Et pourtant, je coule, je le sens. 
Je coule pendant qu’il s’amuse à redessiner avec le pinceau chacune de mes lèvres, grandes et petites. Les poils lèchent ma peau et fouillent ma déchirure grande ouverte qui salive malgré moi.
Je détourne les yeux, mords un peu plus dans le cuir qui me bâillonne, agrippé à mes cuisses comme le socle obscène d’un sexe outrancièrement exposé, luisant et gonflé, une source intarissable dont il étale le honteux vernis pour faire briller son œuvre lubrique.

(Ne pas bouger, ne pas gémir)

J’aperçois le flacon de verre posé sur la table quand il y trempe délicatement le pinceau avant d’enduire mon clitoris d’une essence qui l’enflamme doucement, infusant dans ma chair une insidieuse brulure qui provoque en moi une étrange excitation.
Et comme si il avait lu dans mon regard, il murmure « ne crains rien, ça chauffe et ça brule, c’est une huile composée d’extraits de gingembre, je vais mettre ton Obéissance sur le grill »

Quand le pinceau revient une deuxième fois et qu’il dépose sa lave sur mon bouton, la sensation irrigue tout mon sexe jusqu’à mon bas ventre me rendant incandescente et incapable d'éviter un légère ondulation du bassin sous l'effet de cette fièvre.
« Non ! » (Il l’a vu).

Il attrape la ceinture en me disant que je dois être plus attentive et appliquée quand il me dresse. 
Sa voix est douce et bienveillante et pourtant sans appel :
 « je vais te punir, Mona... ».
Et la ceinture claque sur mes fesses qu’il rend plus accessibles en m'appuyant d’une main les cuisses contre le torse pendant que de l’autre il me fouette et que chaque coup embrase toute ma chair, d’une brulure qui s’ajoute à celle qui irradiait déjà depuis l’épicentre de mon sexe 
« je veux que tu t’appliques bébé »
«… oui… Monsieur...» 

Ça dure (Ne pas bouger, ne pas gémir). 

Quand il arrête enfin, je suis en feu. 
J’ai envie de bouger. Non! j’ai besoin de bouger, de gémir et d’extérioriser cette petite tempête qui rugit dans mon bas ventre.
« Ne bouge plus ! »
Je ferme les yeux pour me contenir les initiatives de mon bassin en fusion mais un gémissement m’échappe.
Il me gifle d'un coup. 
Une gifle qui glisse sur ma joue avec légèreté mais dont l’écho bat lourdement sur mes tempes comme deux cymbales mettant tout mon esprit à l’arrêt.

« Chuuuuuuut ! reste silencieuse, la seule permission que tu as, c’est de me demander l'autorisation de jouir, je ne veux rien entendre d’autre dans ta bouche, pas même un gémissement »
 
Il coince à nouveau la ceinture dans ma bouche alors que, livrée à un petit chao qui éparpille mon esprit en le privant de tout raisonnement, je me concentre sur la seule chose utile: Rester immobile et silencieuse.

J’ai les yeux au bord des larmes mais je n’ai qu’une envie : être fouillée et prise.
Il plonge l’index dans le flacon et recommence à convoiter l’érection de mon clitoris avec la pulpe du doigt.
« Est-ce que je peux jouir Monsieur ? »
« Non ! »
Il continue, je vais craquer.
« Monsieur, est-ce que votre petite chienne peut jouir, s'il vous plait »
« Non ! » et il ajoute « pas encore, je dois prendre ta température avant… »
« … » (surtout ne pas jouir avec ces mots qu'il vient de faire claquer) 

Et voilà qu’il sort un thermomètre à mercure qu’il glisse doucement entre mes fesses pendant que je regarde ailleurs, immobile dans cette position infantilisante.
Il attend un peu avant de le ressortir et en le regardant, il me lance « et bien mon bébé, tu es sacrément en chaleur, tu peux jouir ! ».  
Il ajoute « tu peux gémir et bouger aussi, tu as été très sage et obéissante».

Mais ma main est déjà dans mon sexe…




samedi 28 août 2021

Une porte qui s'ouvre


Quelques photophores illuminent la pièce et le cadre du lit sur lequel elle est attachée, les jambes formant la base d'un grand X pornographique.

Presque nue, elle est contrainte à l’immobilité, sanglée par le chanvre et le cuir.
L’écartement de ses jambes exhibe l’indécence de son sexe et du trou de ses fesses, qui s’ouvrent et s’exposent. 

Elle surveille la porte qui donne sur le salon. Cette porte fermée, d’où viennent ces voix d’hommes et de femmes accompagnées de tintements cristallins de coupes qui trinquent.
Elle a les yeux rivés sur la poignée de cette porte, car la poignée va basculer, la porte va s'ouvrir et déverser une petite marée d’hommes et de femmes, dans l’intimité de la chambre. 
Résignée, le sexe accessible et totalement disponible, elle appréhende l’instant fatal et son essaim de curieux, témoins de la honte qui lui empourpre le visage et enfièvre son bas ventre. 

Elle ne pourra que fermer les yeux, Oh maigre réconfort face aux commentaires qui affluent et à ces mains visiteuses qui assouvissent leur curiosité sans retenue. 
Elle ressentira une décharge dans le bas ventre quand une femme s'amusera de son sexe luisant qui mûrit à vue d'œil  et bave ses humeurs démonstratives. 
Elle n'aura aucun recours pour empêcher la sévérité de ces doigts, qui lui pincent la pointe des seins, inspectent la rigueur de son épilation, explorent son visage et ses cheveux. 

Elle ne pourra dissimuler ni sa respiration forcée, quand un doigt ira éprouver son anneau et la tonicité de son périnée, ni un gémissement quand deux autres glisseront autour de son clitoris en creusant son sexe..
Inéluctablement, elle aura honte d’être ainsi fouillée, livrée et de ressentir un plaisir pervers pendant cette profanation. 
Elle aura honte de ces voix qui commentent le spectacle de son excitation et de son corps qui ne lui obéit plus mais s’abandonne, complaisant, à ces mains affamées.

Alors avec appréhension, elle scrute la poignée de la porte d’où viennent ces voix d’hommes et de femmes et le tintement de ces coupes qui trinquent. 

Et fatalement, la porte s’ouvre…

mardi 30 mars 2021

Le Roi Waldo et son palais enchanteur



« Je marche dans ce palais secret, sublime comme une ruine abandonnée. Il y fait sombre mais je suis bien, l’air est tiède. 
Un peu partout, les rayons de la lune dévoilent des plantes étranges et abondantes depuis lesquelles pendent des volutes de fleurs ouvertes comme des sexes de femmes tournés vers les plafonds. 
Je lève la tête pour comprendre, je découvre, sur les voutes hautes de cette chapelle « sextine » des kilomètres de fresques plus ou moins éclairées. 
L’Artiste a recouvert les plafonds d’une épopée qui chantent le désir et l’envie, la discipline et la contrainte et je m'envole dans ce ciel où des femmes peintes, figées par le pigment qui les empourprent, subissent l’indicible, le châtiment et l’humiliation, l’entrecuisse en pâmoison. Mystère. 
J’avance envouté par cette nuit de « pleines lunes » où l’Artiste a disposé comme des étoiles ces milliers de « corps célestes » entravés, châtiés, rougis, exposés et contraints, comme les stigmates de son obsession à percer à jour les mystères de ces ensorceleuses... » 

Il avait l’art et la lanière mais pas que ! 
Il nous laisse un palais où les dessins, les textes et les images troublantes côtoient les objets qu’il savait si bien fabriquer pour nos petites fantaisies acrobatiques. 

J’ai tant aimé le voir « saigner » les fesses des vilaines de ce "W" qui veut dire Waldo...

Au revoir l’Ami !

jeudi 25 février 2021

Exercice n°20 : A disposition...

Assis sur le fauteuil voltaire d’un boudoir cosy, je contemple ma Belle prise, debout à l’opposé de la pièce.

Un plancher en vieux bois ciré nous sépare mais ces quelques mètres, entre elle et moi, sont le lit d’un grand fleuve qui charrie une faune Lynchienne.
Elle ne bouge pas le corps , sa jupe est relevée 'exhibant' son sexe.
Un sourire sur les lèvres, j’observe son indécence, elle le sait.
Ses mains sont dans le dos, liées l’une à l’autre par le cuir patiné de ma ceinture.
Des hommes et des femmes entrent dans la pièce parfois, elle les entend venir dans l'escalier qui monte, ils observent, chuchotent, elle fuit leurs regards intrigués, ses yeux cherchent un refuge sur le sol.
Elle ne peut se sauver, otage d’un outrancier collier et des maillons d’une laisse qui "l'enchaîne" à l’anneau d’une croix de Saint André.
J’observe sa réaction, me délecte de sa gêne et de sa mise à 'nu'. Ses yeux sont baissés et pourtant son sexe s'exprime...

Une femme inspirée se rapproche et lui parle, elle ne répond pas... 
Quelle effrontée 
Ah j’oubliais, un bâillon boule lui entrave la bouche…