J’ai donc pris ce verre avec Mona. Elle s’était enveloppée dans un paréo car le lieu était « habillé ». Curieusement ce paréo
dévoilait bien plus que sa nudité. En lui serrant la taille, il mettait l’accent
sur sa cambrure et la rondeur de son cul. Quant à ses seins, ils étaient prêts
à jaillir sous la pression du tissu enroulé autour de son torse.
J’adorais l’idée de cette jeune femme sage d’ordinaire qui
se dévergondait ainsi dans cette tenue suggestive.
Elle prit un mojito, c’était de saison. Moi je me contentais
d’une bière bien fraiche.
Le début de notre conversation était décousu, elle n’était
pas très à l’aise.
Je lui parlais d’abord de la région et de ma passion pour la
navigation tandis qu’elle m’observait avec ses grands yeux verts.
Au moment de commander un deuxième mojito, je la sentis plus
détendue.
-
Vous allez me manger monsieur le loup ?
-
Cela dépend de vous mademoiselle l’agnelle. Avez-vous
envie d’être croquée ?
Elle sourit.
Elle me raconta alors la petite fille réservée qu’elle avait
toujours été et qui avait longtemps caché en elle le sentiment coupable d’éprouver
de l’excitation pour des situations où l'autorité et la contrainte prenaient le dessus.
La fessée la troublait depuis sa petite enfance et elle se
souvenait encore de cette soudaine fébrilité qui l’enveloppa la première fois qu'elle assista à
la punition d'une camarade d'école.
Elle me raconta ses premiers émois en lisant la comtesse de
Ségur et ses principes éducatifs.
Longtemps elle s’était crue anormale, habitée par une obsession
déviante. Puis à l’adolescence, en découvrant certains forums sur internet, ce fût une délivrance quand elle comprit qu’elle n’était pas la seule.
Depuis, elle s’était nourrie de l’expérience des autres en
lisant les récits. Elle avait eu quelques échanges virtuels mais n’avait jamais
franchi le cap de la rencontre jusqu’à aujourd’hui.
-
Et vous Monsieur le loup, depuis combien de
temps flirtez-vous avec les petits chaperons rouges ?
-
Et bien justement ! à cinq ans, pendant les
repas de famille, je récitais dans un baragouinage appliqué, debout sur une
chaise, cette fable du petit chaperon rouge. Autant dire que j’étais prédestiné...
Elle
rit et reprit:
-
Qu’allez-vous
faire de moi ?
-
Je
vais vous punir voyons, vous l’avez mérité en contournant mes consignes.
-
Vous
allez me faire mal ?
-
Mademoiselle,
une correction doit être juste et forcément suffisamment sévère pour que vous
vous sentiez punie.
-
Mais
ce sera une première pour moi.
-
Ne
commencez pas à négocier, vilaine, ça ne marchera pas avec moi et ça ne fera qu’empirer
votre cas, lui rétorquai-je avec un grand sourire.
En
se mordant la lèvre, elle resta silencieuse en détournant le regard vers la
mer.
J’en
profitais pour lui donner l’heure à laquelle je l’attendrai en lui précisant qu’elle
aurait ses dernières consignes par texto juste avant.
Les
yeux tournés vers l’horizon, elle sourit légèrement en murmurant un petit 'c'est bien noté, monsieur' qui me mit aussitôt à l’étroit dans mon maillot….