samedi 3 octobre 2020

J’ai reconnu le bonheur au son qu’il a fait en partant


"J’ai reconnu le bonheur au son qu’il a fait en partant ! "
C'est bon, hein? c'est du Prévert ! ça nous renvoie à notre incapacité à voir le bonheur qui nous entoure, chaque jour, embastillés que nous sommes dans nos croyances et nos émotions. 

J'écris ça parce que ce matin, après avoir fermé les portes de mon donjon pour partir en week-end, laissant une demi-douzaine de vilaines aux fers, nues, exposées et contraintes par des carcans ou des jougs qui leur imposaient l’indécence et une disponibilité totale,  j'ai longé la mer pour profiter du soleil qui se levait.

Et pendant que je marchais sur le sable, je me suis souvenu de Platon, ce petit con qui disait, rejoint plus tard par ce pleutre de Schopenhauer que: Aimer, c’est Désirer et que quand on désire ce qu’on a pas, on éprouve le Manque et par voie de conséquence, on expérimente la Souffrance ! 

Je l’aime, je la désire, je ne l’ai pas, elle me manque, je suis malheureux et donc: je souffre !
What the fuck ?

Et du coup, ces deux pisses-vinaigre, ils en rajoutent pour faire les malins !
ils nous disent que: quand on a ce qu’on désire et bien on ne le désire plus et du coup, on ne l’aime plus et là, on se noie dans les méandres de quoi? je vous le donne dans le mille ! l’Ennui !!! 0_°
What the fuck ? 

Merci les mecs ! 
Alors si je résume la situation quand j’ai pas ce que je désire, je souffre et quand je l’ai, je m’ennuie!
Et bien moi qui marche au désir, on peut dire que je suis mal barré dans mes relations, avec la vision de ces deux rigolos !

Forcément là, j’ai failli me jeter dans les vagues comme un désespéré, pour que la mer m'arrache à l'absurdité du monde. 
Mais comme je devais remplir les gamelles d'eau de mes suppliciées lundi matin, je me suis retenu. Qui s'occuperait d'elles, sinon?

Et là, peut être pour me récompenser de la miséricorde dont je venais de faire preuve, je me suis souvenu de Baruch, le merveilleux ! 
Baruch, lui il nous tire de ce seum absolu en prenant à contre-pied les deux renfrognés ! 
C’est qu’ils sont dangereux ces gars-là ! On les écoute, on finit reclus dans une caverne, les désirs solubles dans l’idée d’un bonheur platonique ! 

Alors qu’est-ce qu’il nous dit Spinoza ? 
Si j'ai bien compris, il nous explique que le désir, c’est pas le manque ! 
Noooooooon, le désir, c’est le moteur de la vie, le désir c’est la puissance et la puissance, c’est le bonheur ! 

Parce que, quand je la désire, quand je désire la voir, la fesser et lui tirer les cheveux , quand je désire la tenir en laisse en lui faisant subir les pires outrages, et bien j’en éprouve une toute puissance, celle d’en jouir ! 
Alors là, quand je dis "d'en jouir", bien-sûr, vous allez m’imaginer grimaçant, la main vissée sur mon sexe disproportionné.
Mais non, je ne parle pas de ça ! (ou pas QUE de ça !).

Quand je l’imagine, en me racontant toutes mes petites histoires, quand je vibre en pensant à elle, je suis heureux, tout simplement.

Et je dois être conscient de ce bonheur, au lieu de me perdre dans la passion et ses émotions qui le tiennent à distance. 
Et là, au lieu de lui dire : « tu me manques », je lui dirai : « je suis heureux de te connaître».

C’est ça ce que Prévert voulait nous rappeler aussi à sa façon. 
Le poète et Spinoza nous rappellent que le bonheur est en nous, qu’il faut savoir le trouver dans le monde tel qu’il est et pas dans le désir d’un monde qui n’existe pas. 

Ben voilà, je trouve que c’est une belle destination, la philosophie de Spinoza ! Même si, il faut bien l’avouer, les concepts de Platon me tenaillent toujours un peu...
Du coup, comme j'étais en joie, je me suis dit que mes suppliciées auraient double ration de coquillettes, lundi ! Petites veinardes !

52 commentaires:

  1. Magnifique billet <3
    Je crois que j'aurais adoré vous en avoir en prof de philo :D

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    1. Avec un prof de philo comme moi, cela marche à la baguette !

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  2. J’ai beaucoup apprécié également. Je me disais bien que les courants de pensées philosophiques n’iraient pas sans intransigeance pour vous.

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    1. Il y a des moments où je suis plus basique, vous savez? notamment quand je l'empoigne par les cheveux...

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  3. C’est assez «  normal » pour un homme de laisser son côté animal et bestial prendre le dessus sur son vernis de gentleman et de l’ empoigner par les cheveux. Et je pense sincèrement qu’il important et plutôt sain de laisser ses besoins plus primitifs ou pas prendre le dessus parfois voir souvent.

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    1. " de laisser son côté animal et bestial prendre le dessus sur son vernis de gentleman "
      Vernis de gentleman.. A vous lire, la bête est enfarinée sous des allures sociales de circonstance et la rupture ne tient qu'à un fil ou un cheveu qu'il suffit d'empoigner quand cette couverture se fissure...
      je ne sais pas ce qui est le plus présent en moi, mes envies primitives ou celles plus sociales mais j'aime expérimenter ce va et vient entre ces deux composantes qui m'habitent...

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    2. Je crois que mes deux coexistent et l’une prend le dessus parfois selon.

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  4. Marchant aussi au désir, j'avoue que ce petit billet me réconforte du manque ou du risque de l'ennui...c'est selon...
    Merci pour ce moment de philosophie...

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    1. Le désir, c'est notre moteur selon Spinoza. C'est lui qui est à la naissance de tous nos actes...
      Moi ce matin, j'avais envie d'un café !

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  5. Joli texte :)
    Et en même temps, tous ces "sages" ont un peu raison dans leurs paroles...

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    1. Ah parce que vous vous y connaissez en sagesse, vous?

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    2. Oui oui, je l'étudie tous les matins entre 7 et 8h, mais ça ne veut pas dire que je l'applique pour autant. :)

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    3. de 7 à 8h, cela ne me semble pas être un très gros investissement personnel, mademoiselle ! Vous allez finir au rattrapage...

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    4. J'ai un emploi du temps chargé, je ne peux faire autrement ^^ :D

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  6. Louis Jouvet et non Prévert.
    Que ne ferais-je pas pour vous contredire…
    Et pour vous corriger, toujours, comptez sur moi.

    :-)



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    1. j'ai eu un petit doute alors je suis allé voir mon ami google qui m'a donné raison. Cela n'enlève rien au plaisir de vous donner l'occasion de me contredire et d'essayer de me corriger ! ;)

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    2. Ecoutez, Monsieur coquillettes, il arrive qu'on nous donne raison à tort. J'avais lu que cette phrase avait été attribuée à tort à Prévert mais comme je n'étais pas là lorsque l'un ou l'autre l'a prononcé, qui sait...

      Sur ce, je vais aller me faire un thé et penser à d'autres plaisirs.

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    3. Ce statu quo me convient, et puis il n'enlève rien à la puissance de la phrase !
      Bon thé divine ! (elle est bonne, tiens ! Elle vient de sortir toute seule celle-là :D n'allait pas non plus imaginé que je vous ai mise à l'Olympe pour avoir tenté de me corriger)

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  7. Moi c’est chaque matin mes envies... de café et je ne pense pas pouvoir m’en passer.

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  8. C’est plutôt normal pour une une femme aussi. On peut je crois être avoir une partie sensée et réfléchie qui cohabite avec une autre animal ou plus primitive.

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    1. Insinueriez-vous qu'il y a une petite femelle derrière toutes les jolies femmes aux caractères forts et assumés? vous m'excitez !

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    2. Explosée de rire ! J'explique comment mon éclat de rire à mes collègues de bureau ^^
      Sinon, j'ai beaucoup aimé cette petite leçon que je vais devoir relire plusieurs fois sûrement avant de réussir à être totalement d'accord avec Spinoza.

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    3. Et que nous vaut ce fou rire ! le "ça m'excite ? :D

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    4. Oui :)
      Une image de vous en mode : Le loup de Tex Avery...

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  9. Je ne pourrais m’exprimer pour toute les femmes ce serait faussé et orgueilleux, pour la part, totalement je pense.

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  10. Et comment peut-on corriger ses fautes d’orthographe chez vous ?

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  11. la seule chose qu'on peut corriger ici, c'est les paire de fesses impertinentes ou négligentes. Les fautes, elles, on les expie au coin, les mains sur la têtes, à genoux sur une règle plate et le nez au mur.
    c'est particulièrement efficace pour éviter toute récidive....

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    1. Vous devriez peut-être essayer cette méthode sur vous alors. Il paraît que l'auto punition a parfois des vertus ^^
      Il y a des fautes dans votre réponse :p

      Mais en tant que Maître des lieux vous devez pouvoir corriger tout ça sans l'être :)

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    2. non, mes bêtises resteront visibles pour l'éternité, c'est moche.

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  12. Terriblement moche à effet pour tous !

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  13. Merci monsieur pour ce post qui donne matière à relativiser... après tout moi aussi j’ai été dans cette cave (après tout c’est hypothétique ! ;) ).... donc c’est à cela qu’il fait penser plutôt que d’espérer y être ... c’est bien cela la leçon ?

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    1. Quand vous dites que vous aussi vous étiez dans cette cave, vous voulez dire que vous aussi, vous avez passé le WE exposée dans un carcan? et vous souhaitez donc faire valoir vos droits en coquillettes sonnantes et trébuchantes? :p

      Après si vous faites allusion à ces penseurs et à une leçon, il n'y en a pas.
      J'aime l'humeur saturnienne, en grand romantique, et j'aime justement balader mon désir entre avoir et ne plus avoir, dans cette entre deux entre la souffrance et l'ennui !
      Mais j'avoue qu'apprendre à me réjouir du bonheur de connaitre la personne qui m'inspire a changé ma vie.
      C'est d'une puissance infinie ! ;)

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  14. J'ai beaucoup apprécié vous lire.C'est un texte qui raisonne.(sourire).Mais vu qu'il a déjà été beaucoup commenté...je vais parler de la photo. Elle est super!!!On dirait un cerveau.avec le tronc cérébral révélé sous l'effet d'un produit de contraste...

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  15. Une question me taraude : y a t il une noisette de beurre dans les coquillettes ?

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    1. Ah oui ... Y en a pas une qui ose demander des copeaux de parmesan j'imagine ?!

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    2. Non, elles sont trop bien éduquées, pardi !

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  16. Vous pourriez être plus généreux avec vos convives/captives , n’est-ce pas ?

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  17. Je vous aurais imaginé plus généreux envers vos convives/captives pour les encourager dans leur apprentissage...

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    1. Quand je veux les récompenser de leur travail, je sais passer à d'autres nourritures...

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    2. Lesquelles ? Charnelles ? Autre ? Dites-nous s’il vous plaît pour qu’on s’imagine tout cela au coin du feu avec vos inspirations, approches philosophiques et vos pensées à «  une femme ». Sur ce point je suis totalement d’accord certaines femmes peuvent être tellement passionnées et captivantes. Tout comme vous messieurs!

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  18. Belle approche de la philosophie :-)
    ça donne envie de reprendre les cours !

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    1. Les vrais cours de philosophie, c'est bien après les bancs de l'école qu'on les rencontres, dans le boudoir d'une chambre, sous un saule centenaire ou sur une plage qui met le cap sur la nuit.
      Et c'est souvent en pensant à une femme...

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    2. Et bien si ça été le cas pour vous, on vous souhaite de continuer de penser "à une femme" pour nous livrer encore vos approches philosophiques et même simplement vos jolis contes de Loup toujours bien narrés, parfois, on peut même vous imaginer en conteur au coin du feu...

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    3. il y a deux images là.
      Le coin du feu, façon la guerre du feu, avec votre serviteur façon néandertalien qui tient sa femelle par les cheveux avant de lui faire subir les pires outrages.
      Ou alors, avec un chateauneuf-du-pape dans un grand ballon, proche de l'âtre, la main posée sur une croupe alanguie.
      J'avoue que les deux m'excitent...

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    4. Je prends les deux images. J'ai assez de gommettes de bonne conduite :)

      Je veux être le 50eme :p

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    5. Nous sommes d’accord bien qu’elles soient totalement opposées les deux images ont leurs attraits et leurs charmes. Je vous laisse, je ne voudrais pas que vous tangentiez.

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  19. Chouette! Des histoires au coin du feu et autres approches philosophiques inspirées. Le programme est attrayant.

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    1. Mais c'est que je vais tangenter avec les 50 commentaires !!!!!

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  20. Merci MM pour ce joli billet qui m'aidera à trouver le sommeil ce soir et surtout à positiver sur ce que peut être le manque et ainsi de le transformer. Tout comme whim, j'aurai un peu mieux suivi les cours de Philo avec un prof tel que vous 😉. Du coup, je risque de brûler mon couvre feu à le relire pour m'en imprégner

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