samedi 28 août 2021

Une porte qui s'ouvre


Quelques photophores illuminent la pièce et le cadre du lit sur lequel elle est attachée, les jambes formant la base d'un grand X pornographique.

Presque nue, elle est contrainte à l’immobilité, sanglée par le chanvre et le cuir.
L’écartement de ses jambes exhibe l’indécence de son sexe et du trou de ses fesses, qui s’ouvrent et s’exposent. 

Elle surveille la porte qui donne sur le salon. Cette porte fermée, d’où viennent ces voix d’hommes et de femmes accompagnées de tintements cristallins de coupes qui trinquent.
Elle a les yeux rivés sur la poignée de cette porte, car la poignée va basculer, la porte va s'ouvrir et déverser une petite marée d’hommes et de femmes, dans l’intimité de la chambre. 
Résignée, le sexe accessible et totalement disponible, elle appréhende l’instant fatal et son essaim de curieux, témoins de la honte qui lui empourpre le visage et enfièvre son bas ventre. 

Elle ne pourra que fermer les yeux, Oh maigre réconfort face aux commentaires qui affluent et à ces mains visiteuses qui assouvissent leur curiosité sans retenue. 
Elle ressentira une décharge dans le bas ventre quand une femme s'amusera de son sexe luisant qui mûrit à vue d'œil  et bave ses humeurs démonstratives. 
Elle n'aura aucun recours pour empêcher la sévérité de ces doigts, qui lui pincent la pointe des seins, inspectent la rigueur de son épilation, explorent son visage et ses cheveux. 

Elle ne pourra dissimuler ni sa respiration forcée, quand un doigt ira éprouver son anneau et la tonicité de son périnée, ni un gémissement quand deux autres glisseront autour de son clitoris en creusant son sexe..
Inéluctablement, elle aura honte d’être ainsi fouillée, livrée et de ressentir un plaisir pervers pendant cette profanation. 
Elle aura honte de ces voix qui commentent le spectacle de son excitation et de son corps qui ne lui obéit plus mais s’abandonne, complaisant, à ces mains affamées.

Alors avec appréhension, elle scrute la poignée de la porte d’où viennent ces voix d’hommes et de femmes et le tintement de ces coupes qui trinquent. 

Et fatalement, la porte s’ouvre…