mercredi 13 mai 2020

Exercice numéro 17: Bain de mes nuits



Elle est allongée, le corps totalement immergé dans la clandestinité d’une eau laiteuse et de sa mousse opaque.
Seuls sa tête et ses cheveux indisciplinés sont visibles dans l’ivoire d’une baignoire.
Nue dans cette masse blanche, elle est à quelques centimètres de cet homme, assis sur une chaise, un verre de vin à la main.
Elle ne distingue pas son visage inconnu, mais juste son sourire dans le halo de lumière d'une bougie posée sur le sol.

Cet homme est entré dans l’intimité de cette salle d’O pour lui livrer ses exigences :
Elle garderait la maitrise de tout son corps à l’exception de sa main droite qui obéirait à sa voix à lui.
Elle n’aurait aucun mouvement qui puisse déformer la surface blanche du liquide ou elle est plongée.
Si jamais, il apercevait la moindre vibration de la surface aqueuse ou de sa mousse, il vidangerait la baignoire en observant le niveau de l’eau descendre et dévoiler la nudité de ce corps pris au piège dans une prison d’émail.
Ensuite, il utiliserait l’objet de cuir, posé sur le sol, afin de la punir pour ne pas avoir suivi la règle qu’ils avaient définie.

Alors, maintenant, cet homme dicte calmement sa volonté à cette main docilement obéissante.
Elle, elle se concentre sur son souffle, ajuste ses mouvements pour ne pas troubler l’immobilité du bain.
Sa main ‘domestiquée’ visite l’intérieur de ses cuisses, la douceur de son pubis, convoite le sexe offert dont elle se rapproche lentement, manipulée par les impératifs que murmure la voix ferme et douce.
Son index fouille sa ‘faille’ et creuse son sillon pendant qu'elle tente de maintenir, sur son visage et dans sa respiration, un calme en harmonie avec la masse d'eau qui dort.

La voix exige que l’index inspecte le clitoris, évalue ses contours et sa turgescence.
Le contraste s’amplifie entre cette indécente fouille sous-marine et le calme apparent à la surface.
La surface de l'eau est une frontière entre deux univers en distorsion, comme sa bouche alors qu'elle se mord les lèvres.

L’homme observe, il s’amuse de "sa" main mise entre ces cuisses.
Il attend le moment inéluctable ou la surface de l’eau va se rompre, révélant un mouvement sous marin d’amplitude.

Elle sent l’imminence d’une secousse sismique alors que sa main en sonde l’épicentre, son souffle est perceptible, ses yeux sont bavards, son visage s’exprime en silence.
Elle fait un ultime  effort mais fatalement... elle implose avec un petit cri.

Alors.... la surface du bain se déchire d’un petit mascaret, annonciateur de la punition à venir.

17 commentaires:

  1. Cette photo est plus sympa que celle que vous aviez mise au point départ... Vous devriez d'ailleurs songez à faire vos propres photos de temps en temps pour que l'image colle plus à vos mots.

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    1. C'est vrai qu'elle est chouette cette photo !
      Mais je vous rappelle que le challenge est ouvert et que je remplacerai toutes les images du blog par les photos perso qu'on m'enverra ! :D

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  2. Vos textes sont toujours un délice, merci pour ce nouvel exercice :)

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  3. On sait que le recyclage est bon pour notre belle planète, mais tout de même Mr Méchant, vos textes n'ont rien de polluant. Manqueriez-vous d'imagination?

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  4. De mémoire, il me semble que j'avais envoyé une photo pour l'illustration d'un post mais vous ne l'avez pas utilisée​. Ça ne devait pas être à votre goût ;)

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    1. Je ne suis pas du genre à faire la fine bouche quand on m'envoie une illustration ! :)
      Il faut me la renvoyer, je ne me souviens pas de cette illustration... ;)

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    2. @Braqueuse, Je suis la victime du même égarement... J'avais une image en ma collection qui collait plutôt bien à un de vos récits mais la direction n'a pas donné suite à ma proposition. Y a t-il un service des réclamations compétent en ces murs ? (rire)

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    3. moi aussi ! mais ça ne collait pas au texte m' a t on dit ! :)
      on va monter un syndicat et faire grève :p . Qui est douée pour les slogans et les banderolles?

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    4. Mais traitez moi de censeur pendant que vous y êtes ! moi qui adore l'idée de publier les photos qu'on m'enverrait. ;)
      Alors je le répète, je publie toutes les photos qu'on m'envoie. Il faut me dire à quel texte elles font référence et si ce n'est pas le cas, les accompagner d'un texte ad hoc ! :D

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    5. Quelle mauvaise foi, une vraie vilaine, ce Monsieur Méchant.
      Même quand on fait les choses bien, nous ne sommes pas récompensées... Toutes celles qui râlent ici, on remplit les critères, il me semble ;)

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    6. Non justement, vilaine !
      Je ne sais pas dans quel épisode je dois les publier...

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    7. Monsieur Méchant, venez vous installer à côté de moi. On va revoir votre organisation ensemble car vous semblez être un peu perdu ^^

      En ce qui me concerne, mon illustration était pour l'Épisode 17 - Récompense d'une petite bien sage.

      Aurea, vous à quant à elle indiqué dans un précédent commentaire qu'elle avait également une image qui collait à l'un de vos textes. Il suffit donc de dire cela " Mademoiselle, je vous serai reconnaissant de bien vouloir m'envoyer par​ mail votre cliché et le titre de l'histoire auquel elle se rapporte".

      Et pour Dita, et bien chercher dans le classement de vos mails à son nom et vous devriez retrouver la photo et l'épisode en question.

      Je sais que ça fait beaucoup d'informations d'un coup mais je suis sûre que vous allez vous en sortir :)

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  5. Je crois que ce récit sous-estime la capacité des femmes à jouir, silencieuses et immobiles, quand elles ne doivent ou veulent pas se faire "prendre"... Ce texte est une science-fiction... à moins que la belle n'ai eu envie d'être prise ! (sourire)

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    1. Oh, je connais tous les stratagèmes dont une vilaine est capable pour dissimuler le plaisir secret qu'elle vole à la vue des autres...
      Mais la surface d'une eau laiteuse, c'est tellement sensible... ;)

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  6. Ça, la magnifique Barbara Steele se faisant jouir sous la mousse, couvée par le regard pétillant de malice lubrique de Marcello Mastroiani, voilà qui aurait pimenté le « Huit et Demi » du signor Fellini !... Sur le plateau, en tout cas, vu que la séquence aurait illico été coupée par la censure de l'époque...
    Un joli texte, comme toujours.

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    1. c'est clair que "la grande bouffe" revisitée avec des demoiselles façon "la grande jouissance", il y a de quoi relancer le cinéma italien pour la décennie...

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